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Champs électrique et cicatrisation des plaies

Favoriser la cicatrisation en modifiant le champ électrique autour d’une plaie, c’est le résultat auquel est parvenu une équipe de chercheurs de l’Université d’Aberdeen au Royaume-Uni. Ils prouvent ainsi que l’électricité peut avoir une utilité curative sur les blessures, leur découverte est publiée dans l’édition courante de la revue Nature.



Peu d’équipes dans le monde étudient l’impact des champs électriques sur les mouvements cellulaires. L’électricité est pourtant bien présente à l’intérieur de notre corps puisque, par exemple, le signal nerveux se propage sous la forme d’une différence de potentiel. Cette trouvaille est d’ailleurs fort ancienne ; c’est l’italien Luigi Galvani qui l’a révélé, en étudiant des grenouilles, il y a plus de trois cents ans. Un siècle plus tard, le physiologiste allemand Emil Du-Bois Reymond s'infligea une coupure au bras et mesura le champ électrique engendré naturellement au niveau de l’effraction cutanée. Son travail expérimental a créé les bases pour toutes les recherches futures en électrophysiologie.
Les champs électriques observés au niveau des plaies sont créés par des structures appelées pompes ou transporteurs d'ions qui déplacent des ions de charge électrique positive ou négative dans une direction particulière.

A la moindre coupure, l’organisme déclenche un véritable ballet, plusieurs milliers cellules spécialisées migrent vers la plaie. Certaines sont chargées de lutter contre l’infection, d’autres s’occupent de l’hémostase tandis que les dernières entament le processus de cicatrisation. On observe notamment un mouvement des cellules jusqu'à ce qu'elles soient en contact les unes avec les autres, et la sécrétion par les cellules blessées de substances chimiques ayant pour rôle d'attirer d'autres cellules.

Lorsque l'équipe a appliqué à la blessure un champ électrique possédant une polarité opposée au sens dans lequel s'opérait la guérison, les cellules épithéliales ont suivi la direction du signal électrique et la plaie s'est ouverte. Lorsqu'elle a inversé la polarité du champ, la cicatrice s'est fermée. Changer la tension des champs électriques a également fait une différence, affectant la vitesse de cicatrisation de l’entaille.

Cette découverte peut avoir une application médicale, en offrant une solution complémentaire dans le traitement des blessures chroniques comme les ulcères ou les escarres, très longs à guérir. A cette fin, les chercheurs ont mis au point une substance qui appliquée sur une blessure augmente le flux ionique et donc le champ électrique mimant ainsi l’effet curatif du courant.



23/12/2010
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