Paranovni - Sciences Parallèles

Paranovni -  Sciences  Parallèles

Halal . Un spécialiste en parle .

C'est ce qui s'appelle « le bon moment ». « L'Effet bœuf » (éd. Michel Lafon), le coup de gueule en forme de petit livre du boucher Yves-Marie Le Bourdonnec, est sorti la semaine de la polémique sur la viande halal lancée par Marine Le Pen.

 

Le Bourdonnec est le fournisseur de très grands noms de la restauration, comme Alain Ducasse ou Yannick Alléno. Et, depuis quelques jours, il apporte son soutien au candidat Mélenchon.

 

 

« L'Effet bœuf » ne parle pas du tout de la campagne présidentielle, et encore moins de Marine Le Pen. Son propos ? L'élevage de vaches à viande en France est un naufrage. Depuis le XIXe siècle, on sélectionne de mauvaises races.

 

Pour faire simple, disons que les limousines, les blondes d'Aquitaine, les Maine Anjou, les charolaises sont des vaches lourdes, qui mettent une quarantaine de mois à atteindre l'âge adulte. Lorsqu'elles sont menées à l'abattoir, elles sont dures comme de la carne. Leur viande n'est pas grasse, or c'est le gras qui donne du goût, le fameux « persillé ». L'herbe ne permet pas à ces bêtes de grossir, elles sont maigres de nature. Il faut donc les gaver de céréales.

 

 

« L'abattage le moins douloureux »

 

Yves-Marie Le Bourdonnec :

 

 

« Vous connaissez la vache Wagyu ? Elle est originaire du Japon, on en élève un peu en Europe. C'est l'animal le plus zen du monde. On lui fait écouter de la musique, on lui sert de la nourriture torréfiée, du vin pour ses propriétés antioxydantes, on composte la paille pour en faire un fourrage plus délicat, on change sa litière tous les dix jours pour éviter les odeurs d'ammoniaque, on la brosse dans le sens du poil… Sa viande vaut dix fois plus cher que celle de n'importe quelle autre vache, c'est un mets de luxe servi dans des restaurants gastronomiques.

Un boeuf Wagyu (Cgoodwin/Wikimedia Commons/CC)

Avec l'éleveur avec qui je travaille, on s'est posé la question de savoir quel abattage choisir. Il n'est pas question que la bête soit stressée, sinon ce sont des semaines d'un élevage de luxe qui sont gâchées en quelques secondes. On a donc fait appel à un sophrologue animalier, pour avoir son avis. Cet homme a garanti à mon éleveur que l'abattage par égorgement est le moins douloureux. »

 

 

« L'étourdissement, c'est pour aller plus vite »

 

 

« L'étourdissement n'est pas du tout une méthode choisie pour le bien des animaux. C'est juste pour aller plus vite, pour avoir de plus grandes cadences. Croyez-moi, les animaux mal étourdis passent un sale quart d'heure !

 

L'abattage par égorgement est spectaculaire, et ce n'est pas beau à voir, mais c'est une méthode nette, immédiate, le cerveau cesse tout de suite d'être irrigué, l'animal ne souffre pas.

 

Un signe qui ne trompe pas ? Avec ce type d'abattage, il n'y a jamais de “viande fiévreuse”, cette viande couleur rouge rubis qui ne peut être consommée parce que l'animal a subi trop de stress. »



02/03/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 36 autres membres