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Jurrassic parc . Des insectes vieux de plusieurs millions d' années piégés dans de l' ambre

Une petite guêpe parasite piégée dans l'ambre découvert en Ethiopie.  (Alexander R. Schmidt) 
 
Des insectes vieux de 95 millions d'années, fossilisés dans la résine, ont été mis au jour en Ethiopie: une découverte inédite en Afrique.
 
Une petite guêpe parasite piégée dans l'ambre découvert en Ethiopie. (Alexander R. Schmidt)

Insectes, araignées, champignons, nématodes et plantes qui vivaient il y a 95 millions d'années dans une forêt tropical africaine ont été fossilisés dans la résine. Découvert en Ethiopie, cet ambre livre aux scientifiques de précieuses informations sur la diversité des espèces à l'époque du Crétacé (il y a entre 145 et 65 millions d'années).

pour le continent africain, soulignent Alexander Schmidt (Université de Göttingen, Allemagne), Vincent Perrichot (Université de Rennes/CNRS) et leurs collègues dans les PNAS. Relativement communs dans l'hémisphère nord, les dépôts d'ambres datant du Crétacé sont quasi inexistants pour l'ancien supercontinent du Sud, le Gondwana. "Les seuls gisements d'ambres de l'hémisphère sud connus sont au Brésil et en Afrique du Sud, précise Vincent Perrichot, mais ils n"».'ont livré à ce jour aucun insecte fossile en inclusion".

Pas moins de 30 arthropodes ont été piégés dans la résine devenue ambre jaune retrouvée par un géologue éthiopien et envoyé au laboratoire d'Alexander Schmidt. Coléoptères, lépidoptères, diptères, hyménoptères, collemboles… la collection est variée. Elle contient l'une des plus vieilles fourmis fossilisées connues et le second plus vieux spécimen d'araignée de la famille des Linyphiidae (une petite araignée qui vit sous sa toile tissée en nappe).

«Cette fourmi, âgée de 93 à 95 millions d'années, est la plus ancienne pour le Gondwana, explique le paléo-entomologiste. Les plus anciennes fourmis ont été découvertes en France (Charente-Maritime) et en Birmanie et elles ont 100 millions d'années». La fourmi éthiopienne montre que ces insectes avaient déjà une large distribution géographique au milieu du Crétacé, et qu'ils pourraient avoir une origine plus ancienne que supposée jusqu'alors..

Pour mieux décrire la fourmi, Vincent Perrichot travaille avec une équipe de synchrotron de Grenoble. «Elle est enroulée sur elle-même (cf photo, ndlr) et certaines parties importantes pour l'identification sont cachées. Nous allons donc réaliser un scan haute résolution et la reconstituer en 3D. Je pourrai ensuite pratiquer une coupe virtuelle».

L'ambre lui-même –la résine fossile- est d'un très grand intérêt. «Il est très dur et très translucide, alors que les ambres du Crétacé sont souvent fragiles et opaques», relève le spécialiste français. L'analyse physico-chimique a de plus révélé qu'il est unique, différente des autres résines fossiles étudiées jusqu'à présent.

Cette résine pourrait provenir d'un conifère encore inconnu ou d'un angiosperme –une plante à fleurs- ce qui serait vraiment atypique. Toutes les résines fossiles connues du Crétacé sont issues de gymnospermes, autrement dit de conifères. Le Crétacé correspond au début de la diversification des espèces de plantes à fleurs.

Cette découverte relance l'intérêt des recherches d'ambre en Afrique et plus généralement dans l'hémisphère sud. «Il est vrai que dans certains pays les terrains ne sont pas facilement accessible, par exemple avec la forêt tropicale, précise Vincent Perrichot, mais c'est surtout le manque de prospection qui explique que nous ayons moins de gisements d'ambre au sud».



07/04/2010
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