Paranovni - Sciences Parallèles

Paranovni -  Sciences  Parallèles

Un algorithme qui détècte le mouvement de la foule

 http://youtu.be/Zgyf2aHS6Hc

 La dynamique des mouvements de foules est très étudiée par les scientifiques. Des turbulences de mouvements peuvent en effet provoquer des blessés et des morts. Ce genre de drame pourrait être évité d'après une nouvelle étude allemande .

À Duisburg, l'année dernière, une Love Parade a mal tourné : 21 personnes ont été tuées et 500 autres  blessés. Il s'agissait d'un mouvement de foule. Ce désastre humain pourrait être évité si l'on peut détecter les signes d'un danger d'écrasement et de piétinement à l'avance et que le personnel de sécurité arrive à contrôler le flux.

Des chercheurs allemands ont développé un système fondé sur une observation simple : lorsque des personnes se retrouvent coincées dans un mouvement de foule, on a constaté que ce sous-groupe tend à osciller, car les gens essaient de garder leur équilibre en même temps. Le logiciel est capable de détecter ce genre de mouvements sur une caméra de surveillance (des mouvements de pixels très symétriques). Cela alerte les personnes chargées de la surveillance qui vérifient alors la gravité de la situation dans une zone.

Les chercheurs de l'université de Dresden ont analysé les images d'un accident mortel durant le pèlerinage islamique du Hajj (La Mecque) et ils ont établi des recommandations qui ont été prises en compte par les autorités saoudiennes afin d'éviter que cela se reproduise à l'avenir. L'installation d'un système de vidéo-surveillance permettra de détecter quand interviennent des transitions de phase.

Transitions de phase ? Mais ce terme concerne les états de la matière normalement ?

Tout à fait ! Et vous allez voir que les spécialistes de la dynamique des foules travaillent également sur les écoulements de fluides et surtout de grains et de sable

http://www.dailymotion.com/video/x1eenp_foule_tech

Lors  des  mouvements  de  foules  , les  gens ne paniquent pas sauf si le danger est très proche ou si on jette un élément de panique (comme à Bagdad en 2005 où une rumeur avait été lancée lors d'une manifestation religieuse qui passait sur un pont qu'une voiture piégée allait exploser : s'était ensuivie une panique totale avec piétinements et projection de gens dans l'eau etc. : bilan = 1000 morts ).

Par contre, ce qui se passe lorsqu'une sortie est trop étroite, c'est que les gens de derrière poussent tous un peu lorsque cela ne bouge plus devant. Si cela bouche à l'endroit d'une sortie étroite, c'est tout simplement parce que s'est formée un phénomène bien connu en mécanique des poudre : une formation d'arche de part et d'autres des montants de la sortie (comme les arches qui permettent aux cathédrales de tenir).
Ces pressions fantastiques pouvant atteindre les 4500 N/m sont alors capables de tordre des barres d'acier de protection ou d'abattre des cloisons et même des murs !
Ce qui est courant aussi, c'est que les gens tendent à suivre ceux de devant même s'il existe des sorties alternatives.

Les chercheurs essaient en fait de mettre des obstacles naturels sur le chemin que les individus vont prendre afin de réguler le flot. Mettre des colonnes asymétriques près de la sortie permet d'empêcher le bouchon par exemple.

Il existe aussi des a priori. Un couloir plus large peut en réalité ralentir le mouvement car les gens essaient d'en profiter pour doubler puis se rabattent quand le couloir redevient plus étroit au niveau de la porte par exemple !

Les chercheurs allemands ont donc utilisé un algorithme qui détermine la position et la position des individus présents au sein d'une foule d'envergure qui se dirigerait vers le pont.  Voir  lien  suivant

http://www.dailymotion.com/video/x1eefu_vortex-de-foules_tech

Les données ont pris en compte une durée de 45 minutes et ont inclu le moment du drame. Cette simulation montre les trois situations successives :

Durant la phase initiale, les pèlerins progressent de manière continue et stable vers le pont mais le débit du flux décroît forcément quand la densité s'accroît.

Alors, on observe une soudaine et brutale transition dans la foule et on passe à une autre phase de mouvement nommé le "Stop and Go" (un peu comme le fameux « Touche-touche » dans un embouteillage de voiture). Cette transition se propage un peu comme une onde de choc de bousculades dans la direction du mouvement.

Ce type d'ondes persiste durant environ 20 minutes tandis que le mouvement vers le pont se ralentit et que la densité d'individus s'accroît.

Soudainement, on voit une nouvelle transition brutale apparaître : c'est le passage à la troisième phase la plus dangereuse.

A ce moment, des petits groupes de personnes dans la foule se déplacent de manière aléatoire dans toutes les directions possibles (et pas seulement dans la direction initiale du mouvement de toute la foule). C'est ce qu'on appelle la "turbulence de foule".

Les chercheurs pensent que cette turbulence de foule serait amenée par les individus qui paniquent ou en tout cas qui poussent dans toutes les directions afin d'accroître leur espace personnel avec les autres personnes.

Cette action déclencherait de véritables ondes de pressions qui se propagent violemment dans la foule (un peu comme l'effet domino de la vidéo dans un concert) : ces véritables ondes de choc sont capables de faire bondir des personnes sur plusieurs mètres, arracher des vêtements et au bout du compte faire de nombreux blessés et morts par piétinement (personnes bousculées, renversées et piétinées par la foule malgré elle).

L'étude a montré que des cas de blessures graves ainsi que de morts ont débuté 10 minutes après le début de la turbulence et 30 minutes après la transition de "Stop and Go". Les chercheurs espèrent que les résultats de leur étude permettra d'implémenter des mesures de contrôle à l'aide d'une surveillance assidue par caméra vidéo.

Des recommandations ont été effectuées pour que les autorités réaménagent complètement d'abord la zone du pont afin de mieux diriger les mouvements de foule et minimiser les retards qui pourraient conduire à des accumulations. Il n'y a pas eu d'accident majeur depuis.

Ce n'est pas la première fois que le chercheur Helbing a étudié les dynamiques de foule et identifie des ondes de choc qui se propagent à travers des amas très denses de personnes. Cependant, la turbulence de foule du pont de Jamarat n'avait encore jamais été étudié auparavant.




13/08/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 36 autres membres