Un nouveau remède contre le Diabète de type 2
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Le monstre de Gila est un lézard dont la glande salivaire sécrète une protéine : la molécule exendine-4. En laboratoire, un équivalent synthétique de l’exendine-4 a été réalisé : l’exénatide. Ce dérivé de synthèse a permis à deux sociétés pharmaceutiques américaines, Eli Lilly et Amylin, de développer une nouvelle arme… contre le diabète de type 2.
L’exendine-4 a été découverte par le Dr Eng lorsqu’il travaillait avec le Dr Rosalyn Yalow (prix Nobel de médecine 1977) sur la salive du monstre de Gila. Il avait observé que cette protéine ressemblait à 53% au peptide GLP-1 présent chez l’homme, qui fait indirectement baisser le glucose sanguin. Il concluait que l’exendine-4 pourrait un jour servir au traitement du diabète de type 2. Bien vu…
Une «perle» dans le désert
L’Heloderma suspectum, nom scientifique du monstre de Gila, lui vient de la rivière Gila qui traverse l’Arizona. Ce lézard peut mesurer jusqu’à 60 centimètres. Il survit (car il est menacé d’extinction et donc protégé) dans les déserts du sud-ouest des Etats-Unis. Sa morsure n’est pas mortelle pour l’homme et comme il est plutôt placide, il est parfois… adopté comme animal de compagnie. Mais son cousin du Mexique, répondant au doux nom de Heloderma horridum, est plus venimeux. Selon un procédé de morsure qui les différencie des serpents, les Heloderma injectent un venin neurotoxique avec les dents creuses de leur mâchoire du bas recourbées vers l’arrière. Si bien, ou plutôt si mal qu’il est difficile, dit-on, de leur faire lâcher prise…
On ne se doute pas, en voyant le monstre de Gila plutôt grassouillet, qu’il ne se nourrit que trois à quatre fois par an (de rongeurs, d’oisillons, d’œufs d’oiseaux et de reptiles). Cette prouesse, il la réussit justement par la vertu de l’exendine-4 contenue dans sa salive et jusque dans son tube digestif et dans son sang. Il stocke les graisses dans sa queue et parvient ainsi à surmonter les fortes chaleurs sèches de son habitat aride.
Moins sobre au Vivarium
En captivité, le monstre de Gila se nourrit bien davantage que quatre fois l’an. Or justement, un specimen a été offert l’été dernier au Vivarium de Lausanne par Eli Lilly. Cadeau non empoisonné ! L’herpétologue Jean Garzoni, maître des lieux, espère donner une descendance à son monstre de Gila venu du Colorado en lui proposant une épouse (le zoo de Zurich en possède qui pourraient lui plaire et a déjà fait réussir des reproductions). Bref, on peut aller le voir au Vivarium dans son terrarium… sinon le caresser.
Tout cela parce qu’Eli Lilly et Amylin ont commercialisé aux Etats-Unis depuis 2005, après avoir investi 600 millions de dollars selon leurs chiffres, un nouveau remède contre le diabète de type 2. C’est le Byetta (exénatide justement), disponible depuis juin 2007 en Suisse (mais non remboursé par l’assurance de base pour l’instant !).
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