Paranovni - Sciences Parallèles

Paranovni -  Sciences  Parallèles

Des plantes pour détecter les explosifs

Des plantes pour lutter contre le terrorisme 

Avec l’aide du département de la défense américain, un biologiste de l’Université d’État du Colorado vient en effet “d’apprendre” aux protéines de la plante à détecter les explosifs . L’horticulture , nouveau créneau pour combattre le terrorisme ? Imaginez la scène : d’ici quatre ans, un terroriste passe le portique de  sécurité d’un aéroport avec une bombe camouflé dans ses bagages ou dans ses sous-vêtements. Soudainement, le vert des feuilles qui ornent le portique laisse la place à une couleur blanchâtre , révélant ainsi aux autorités la détection de traces d’explosifs dissimulés.

Il aura suffi d’un petit coup de pouce de la part de quelques ingénieurs pour remplacer les mécanismes d’autodéfense naturels del' Hortensia  et leur permettre d’interagir en présence d’explosifs. June Medford qui a passé ces 7 dernières années à étudier comment les plantes pouvaient aider à lutter contre le terrorisme rappelle que ” les plantes ne peuvent pas courir, ni se cacher ” et que ” Si un insecte s’approche, la plante doit répondre en fonction de cet événement, et dispose déjà des infrastructures pour répliquer à cette attaque”

Ces infrastructures sont les protéines réceptrices présentes dans leur ADN, qui répondent et agissent en fonction d’un stimulus de menace. Lorsqu’un insecte commence à se nourrir d’une feuille, la plante libère une série de signaux et de substances chimiques appelée Terpénoïdes . Ces substances font épaissir la feuille et la placent en position de défense face à l’agresseur.

June Medford et son équipe ont construit un ordinateur capable de manipuler ces récepteurs pour modifier l’interprétation de ce qui constitue une agression pour la plante. Concrètement, cela permet d’apprendre aux protéines de la plante de réagir au contact de produits chimiques présents dans les explosifs, ou des polluants présents dans l’air ou l’eau.

Le logiciel de l’ordinateur détermine comment la protéine, qui détecte les choses, et l’explosif interagissent ” explique June. ” Nous traduisons le langage entre la protéine et  l’ADN, puis nous encodons ce que nous voulons dans celui-ci“.

Le projet initié en 2003 par la Darpa orientait ses recherches sur des circuits imprimés et des capteurs permettant de créer des renifleurs perfectionnés, puis June Medford étant biologiste a proposé une réorientation du projet pour utiliser des plantes , plus fiables et dont la production serait moins coûteuse.

La  D A R P A  lui aurait ainsi procuré un budget de 2 milliards de dollars , avec un million supplémentaire couvert par le bureau de la recherche navale. Le dernier don ( à hauteur de 7.9 millions de $ ) ayant été apporté l’année dernière par la  Defense Threat Reduction Agency, visant à définitivement boucler le projet et faire des plantes renifleuses une réalité.

Aujourd’hui, June Medford estime qu’il reste 3 à 4 ans de travaux pour obtenir quelque chose de concret et durable. Son laboratoire propose déjà quelques plantes génétiquement modifiées dont les feuilles blanchissent lorsqu’elles sont en contact de molécules de TNT diffusées dans l’air.

Le principal souci étant que ces plantes se trouvent actuellement dans un laboratoire ou la lumière est constante, sans vent, ni pluie ni insectes ni aucune autre interférence qui pourrait interférer avec les capteurs ou en faire diminuer les capacités.

Un autre problème de taille est déjà pointé du doigt par June , annonçant qu’il y a une très forte probabilité qu’il ne soit pas possible pour les plantes de réagir en présence de nitrate d’ammonium (NH4NO3) principalement utilisé dans les  bombes  artisanales  en Afghanistan ( et utilisés lors de l’attentat d’Oklahoma City en 1995). La raison étant simple : le nitrate d’ammonium est largement utilisé dans les engrais et assimilé naturellement par la plante.

June compte , à terme, proposer ses plantes génétiquement modifiées sous forme de graines. Quoi qu’il en coûte, il faudra que ce la se situe en dessous des 100 000$ à  200 000$ des scanners corporels actuellement utilisés et très controversés pour leur côté ” invasif “.

La réaction de la plante étant dépendante de la concentration du produit chimique étant porté à proximité, June Medford annonce que son but est de rendre ses plantes aussi sensibles que peuvent l’être  les  meilleurs  chiens  renifleurs ..

Le meilleur dans tout ça reste que la protéine isolée est capable de vivre dans n’importe quelle plante, et permettra donc de faire de tout élément végétal un véritable capteur antiterroriste.




07/02/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 36 autres membres