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L' Artiste qui reconstruit les visages à partir de l' ADN

L’artiste qui reconstruisait le visage d’inconnus à partir de leur déchet trouvé dans la rue

Stranger Visions2

Vous avez toujours rêvé (…) de pouvoir reconnaitre la personne dont vous avez trouvé le chewing-gum collé sous la table… Et bien c’est ce qu’a entrepris l’artiste Heather Dewey-Hagborg qui collectionne des poils abandonnés, des mégots de cigarettes, des ongles et des chewing-gums jetés dans des lieux publics. En utilisant l’ADN trouvé sur ces détritus, elle crée des portraits en 3D représentant ce à quoi leurs propriétaires pourraient ressembler à partir de ce matériel génétique mis au rebut.

Le projet “Visions Stranger” de Dewey-Hagborg est fascinant à la fois dans son concept et dans ses limites. Elle explique, sur son blog, qu’à l’origine elle imaginé ce projet alors qu’elle était assise dans le bureau de son thérapeute, où elle a remarqué un cheveu logé dans une fissure d’un cadre photo. Elle s’interrogea sur la personne à laquelle le cheveu avait appartenu, en imaginant ce à quoi il pourrait ressembler. Avec l’aide d’un médecin légiste, elle extrait l’ADN de ces objets trouvés et le fait correspondre à une base de données des régions de l’ADN connu pour coder certains traits (SNPedia), elle crée un portrait en utilisant une base de modèle facial en 3D (3D Basel Morphable Model). Une fois, qu’elle a obtenu un visage, elle le fabrique à l’aide d’une imprimante 3D, créant ainsi une version imaginaire de l’étranger qui a laissé son ADN.

Quelques exemples des visages reconstruits à partir de divers échantillons/ déchetsStranger Visions 
Ci-dessous : l’artiste et son autoportrait reconstitué à partir de son ADN.Heather-Dewey-Hagborg-autoportrait

Dewey-Hagborg ne connait pas les personnes cachées derrière l’ADN, elle ne peut donc pas comparer les portraits des vrais êtres humains, même si elle a créé leur portrait à partir de leur génétique. Même si nous avions un plan complet sur la façon dont l’ADN est lié aux traits du visage, ces portraits ne tiendraient pas compte du rôle de l’épigénétique et de l’environnement sur la façon dont se développeraient nos caractéristiques. En outre Dewey-Hagborg a trouvé certaines limites avec le Basel Morphable Model, la plupart des personnes qui avaient l’habitude de former le système étaient d’origine européenne, ce qui a conduit à des problèmes dans la création des portraits pour les personnes qui n’étaient pas de cette origine.

Pourtant, sa création peut avoir une utilité au-delà du projet artistique. Dewey-Hagborg a récemment été contacté par un médecin légiste, espérant qu’elle pourrait créer un portrait d’une femme dont les restes ne sont toujours pas identifiés depuis 20 ans.



11/05/2013
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