La spectroscopie Raman est utilisée en chimie et en physique de la matière condensée pour étudier les modes vibrationnels, rotationnels ou autres de basse fréquence dans un système. Elle est fondée sur la diffusion inélastique par l'échantillon de la lumière d'un faisceau monochromatique. Les scientifiques ont généralement recours à un laser émettant dans le visible, le proche infrarouge ou le proche ultraviolet.

Des phonons et d'autres excitations du système sont absorbés ou émis par la lumière laser ce qui a pour effet d'accroître ou de réduire l'énergie des photons réémis. Ce déplacement d'énergie donne des informations sur les modes de vibration du système ; ces derniers étant très spécifiques aux liaisons chimiques des molécules, ils fournissent une empreinte digitale qui permet d'identifier la molécule.

Jusqu'à présent, la détection par spectroscopie Raman se heurte à la fluorescence causée par le talc ou la poudre de briques utilisés pour diluer les drogues. Cette fluorescence peut recouvrir les pics permettant d'identifier les substances recherchées. Des méthodes de réduction de la fluorescence ont déjà été mises en oeuvre mais l'équipe britannique propose un nouveau système qui s'est montré très efficace. Il s'agit de la spectroscopie Raman avec élimination de la fluorescence par effet Kerr (ou "Kerr gate fluorescence rejection Raman spectroscopy"). Cet effet optique fournit une porte optique rapide qui est utilisée pour accroître des signaux Raman de faible énergie enfouis dans un bruit de fond important.

Du fait de son temps de réponse extrêmement court, cette porte permet d'éliminer le bruit de fond entourant une courte impulsion. Selon les chercheurs, cette technique non invasive et non destructive produit des spectres plus clairs et plus faciles à interpréter. Mais selon le professeur Dick Lacey du "Home Office" (le ministère de l'intérieur britannique), si les résultats obtenus s'avèrent extrêmement encourageants, un système pouvant être utilisé sur le terrain n'est pas encore disponible.

En effet, la technique développée a recours à un spectromètre de laboratoire utilisant des lasers de puissance ; elle reste de plus très onéreuse. Toutefois, le professeur Lacey s'attend à ce que des unités plus petites et plus simples à utiliser deviennent disponibles lorsque la technologie aura progressé.