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Sida . Guerison grace à une greffe de cellules souches

Le virus du sida.

Le virus du sida.

gettyimages/Michael Freeman
Pour la première fois, un patient américain a guéri du sida, trois ans après avoir reçu une greffe de cellules-souches

C'est ce qu'ont révélé des chercheurs de l'université de médecine de Berlin, dont les recherches ont été publiées mercredi dans la revue professionnelle Blood.

Modérant les espoirs, ces scientifiques ont prévenu que ces résultats ne pouvaient pas être généralisés à la totalité des 33 millions de personnes infectées par le sida dans le monde.


Le patient guéri, âgé d'une quarantaine d'années et porteur du virus depuis dix ans, a en été traité en 2007 pour une leucémie grâce à une greffe de cellules-souches prélevées dans la moelle épinière d'un donneur aux caractéristiques génétiques rares l'empêchant de contracter le sida.

Ce type de caractéristiques génétiques ne se rencontrent que chez 1% de la  population blanche et avant de trouver le bon, son médecin allemand Gero Hutter, a rejeté des dizaines de donneurs potentiels.

Dès la fin 2008, une première étude avait montré que le sida n'était pas réapparu chez ce patient, malgré l'arrêt de son traitement par anti-rétro viraux. Trois ans plus tard, les médecins n'ont pas retrouvé trace du virus dans son corps.

Les spécialistes du sida circonspects
Mais, dans la mesure où 30% des patients en moyenne ne survivent à une greffe de la moelle épinière, les spécialistes du sida se montrent néanmoins très prudents.

La greffe de moelle réclame la destruction préalable des cellule immunitaires défaillantes du patient - processus en soi très délicat - avant la greffe provenant d'un donneur présentant des caractéristiques sanguines et immunitaires pratiquement identiques à celles du malade.

De longs mois de convalescence sont nécessaires, le temps que la greffe prenne et que le système immunitaire du patient se reconstitue. "C'est peu commode et cela peut provoquer la mort", observe le Dr Robert Gallo de l'Institut de virologie humaine de l'université du Maryland.

Un espoir mais de nouvelles recherches devront être menées
"Il faut beaucoup plus de recherches pour essayer de reproduire ce résultat sans mettre des vies en danger", a estimé Karen Tashima, directrice du programme d'essais cliniques VIH au Miriam Hospital dans le Rhode Island (nord-est).

"Les anti-rétro viraux sont efficaces pour contrôler le virus, il ne serait pas déontologique de soumettre des malades à un traitement aussi extrême",  a-t-elle ajouté.

La directrice de l'étude, Kristina Allers, reconnaît d'ailleurs que la procédure ne peut être répétée sur la plupart des patients. "Néanmoins, un traitement contre le sida est possible et cela donne de nouveaux espoirs aux scientifiques", estime-t-elle, jugeant que "le prochain défi sera de transposer notre découverte dans des formes de traitement moins dangereuses".



20/12/2010
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