Cicatrisation difficile . Un pansement révolutionnaire fabriqué à partir de votre propre sang
Les grandes plaies de la peau peuvent être très difficiles à cicatriser. Jusqu'à présent, le corps médical disposait de pansements dont l'action efficace mais lente expose à des risques d'infections, de mauvaise cicatrisation et… de découragement. Mais désormais, une technique révolutionnaire est disponible, le pansement leuco-plaquettaire.
Opération du coeur compliquée, alitement prolongé source d'escarres, complication d'un diabète avec mal perforant du pied… Toutes ces circonstances sont à l'origine de plaies difficiles voire impossibles à cicatriser. Grâce à l'injection directement dans la plaie d'un mélange spécial, la vitesse de cicatrisation peut aujourd'hui être considérablement accélérée. Le point sur cette technique étonnante avec le Dr Alfred Tabley, chirurgien cardiaque au CHU de Rouen.
Un pansement élaboré directement à partir du sang du patient
Le matériel nécessaire à la réalisation de ce pansement très spécial est extrait directement du sang du patient, qui est prélevé par une seringue (60 millilitres). Puis ce sang complet est mis dans une machine spéciale (Magellan ®, de la société Medtronic). "Il va alors être centrifugé à haute vitesse, pendant 45 mn. Le but est d'avoir d'un côté les plaquettes et les globules blancs, et de l'autre la thrombine, enzyme de la coagulation qui va servir de liant au caillot qui se formera dans la plaie" nous explique le Dr Tabley.
Tous les ingrédients nécessaires à la cicatrisation et à la lutte contre les infections (rôle des globules blancs) sont extraits du propre sang du patient, ce qui annule ainsi les problèmes de rejet. Plus concentrés, ils agissent plus efficacement et plus rapidement que lors d'une cicatrisation naturelle (qui s'appuie sur les mêmes éléments mais beaucoup moins concentrés). Le concentré plaquettaire est de plus très riche en facteurs de croissance , ce qui va permettre d'accélérer encore la cicatrisation. Ce concentré va ensuite être mélangé à la thrombine dans une seringue spéciale, juste avant de réaliser le pansement.
Une mise en place et un suivi simples
Pansement magellanAvant l'injection de ce "super-pansement", une étape primordiale est nécessaire : le nettoyage soigneux et complet de la plaie afin de prévenir les infections et d'augmenter les chances de succès. "Il faut enlever les tissus nécrosés et la fibrine déjà formée qui va empêcher la cicatrisation", nous précise le Dr Tabley, "c'est uniquement si cette étape, appelée détersion, est parfaite que le pansement leuco-plaquettaire pourra être pleinement efficace".
Une fois la détersion effectuée, le mélange concentré de plaquettes, de globules blancs, de facteurs de croissance et de thrombine peut être injecté dans la cavité de plaie. Ensuite, "on met en place de manière aseptique, comme au bloc opératoire, un pansement fermé qui va rester pendant 5 jours, le temps que les plaquettes agissent.
Après cette étape, on met des pansements normaux, la cicatrisation ayant été considérablement activée pendant ces 5 premiers jours.
Des résultats "extraordinaires" !
Cette nouvelle approche donne des résultats impressionnants. Le Dr Tabley, qui l'utilise dans son service de chirurgie cardiaque et en réanimation, nous confirme que "cela avance très vite : la plaie se comble par le fond, les berges se referment, le tout permettant de diviser au moins par 3 ou 4 le temps habituel de cicatrisation. C'est assez extraordinaire !" Si la cicatrisation ralentit, rien n'empêche de refaire la procédure quelques semaines après.
Un atout maître chez ces patients en général porteurs de pathologies lourdes et au moral sérieusement atteint : lorsqu'on leur explique que tout va être accéléré, ça leur redonne le moral. Une fois le premier pansement enlevé, en général "tout le monde est ébahi en observant la plaie. Ce qui est extrêmement encourageant pour le patient". De plus, ce chirurgien "a l'impression d'obtenir des cicatrices plus nettes, moins déformées" avec cette technique étonnante, également pratiquée dans d'autres centres hospitalo-universitaires (Rennes, Caen, Nantes, etc.).
Enfin dernier avantage et non des moindres : la diminution considérable du risque infectieux, "grâce aux globules blancs activés en grande concentration et à la vitesse de cicatrisation". Ainsi, des plaies déjà infectées ou à haut risque, habituellement quasi-impossible à "contrôler et à refermer", peuvent désormais être cicatrisées.
Dans quelles circonstances, cette technique est-elle utilisée aujourd'hui ?
Cette technique est utilisable pour toute plaie étendue dans un contexte défavorisant la cicatrisation : opération vasculaire nécessitant d'ouvrir largement la cuisse (triangle de Scarpa), mise à nu du sternum en chirurgie cardiaque lourde, escarres au niveau du sacrum chez des patients alités, par exemple en réanimation suite à un infarctus massif, ou encore patients diabétiques mal équilibrés avec un mal perforant plantaire, complication usuellement très difficile à soigner mais que, désormais, on arrive à guérir
Cette technique est également utilisable dans d'autres services, par exemple pour traiter les plaies cutanées liées à une radiothérapie intense, ou encore en cas de complication d'artérite des membres inférieurs, voire d'accident avec perte importante de peau.
Il s'agit donc d'une innovation majeure qui pourrait entraîner des économies pour le système de santé (accélération des guérisons donc diminution des durées d'hospitalisation et des récidives) et permettra de rendre un très grand service à de nombreux patients.
Opération du coeur compliquée, alitement prolongé source d'escarres, complication d'un diabète avec mal perforant du pied… Toutes ces circonstances sont à l'origine de plaies difficiles voire impossibles à cicatriser. Grâce à l'injection directement dans la plaie d'un mélange spécial, la vitesse de cicatrisation peut aujourd'hui être considérablement accélérée. Le point sur cette technique étonnante avec le Dr Alfred Tabley, chirurgien cardiaque au CHU de Rouen.
Un pansement élaboré directement à partir du sang du patient
Le matériel nécessaire à la réalisation de ce pansement très spécial est extrait directement du sang du patient, qui est prélevé par une seringue (60 millilitres). Puis ce sang complet est mis dans une machine spéciale (Magellan ®, de la société Medtronic). "Il va alors être centrifugé à haute vitesse, pendant 45 mn. Le but est d'avoir d'un côté les plaquettes et les globules blancs, et de l'autre la thrombine, enzyme de la coagulation qui va servir de liant au caillot qui se formera dans la plaie" nous explique le Dr Tabley.
Tous les ingrédients nécessaires à la cicatrisation et à la lutte contre les infections (rôle des globules blancs) sont extraits du propre sang du patient, ce qui annule ainsi les problèmes de rejet. Plus concentrés, ils agissent plus efficacement et plus rapidement que lors d'une cicatrisation naturelle (qui s'appuie sur les mêmes éléments mais beaucoup moins concentrés). Le concentré plaquettaire est de plus très riche en facteurs de croissance , ce qui va permettre d'accélérer encore la cicatrisation. Ce concentré va ensuite être mélangé à la thrombine dans une seringue spéciale, juste avant de réaliser le pansement.
Une mise en place et un suivi simples
Pansement magellanAvant l'injection de ce "super-pansement", une étape primordiale est nécessaire : le nettoyage soigneux et complet de la plaie afin de prévenir les infections et d'augmenter les chances de succès. "Il faut enlever les tissus nécrosés et la fibrine déjà formée qui va empêcher la cicatrisation", nous précise le Dr Tabley, "c'est uniquement si cette étape, appelée détersion, est parfaite que le pansement leuco-plaquettaire pourra être pleinement efficace".
Une fois la détersion effectuée, le mélange concentré de plaquettes, de globules blancs, de facteurs de croissance et de thrombine peut être injecté dans la cavité de plaie. Ensuite, "on met en place de manière aseptique, comme au bloc opératoire, un pansement fermé qui va rester pendant 5 jours, le temps que les plaquettes agissent.
Après cette étape, on met des pansements normaux, la cicatrisation ayant été considérablement activée pendant ces 5 premiers jours.
Des résultats "extraordinaires" !
Cette nouvelle approche donne des résultats impressionnants. Le Dr Tabley, qui l'utilise dans son service de chirurgie cardiaque et en réanimation, nous confirme que "cela avance très vite : la plaie se comble par le fond, les berges se referment, le tout permettant de diviser au moins par 3 ou 4 le temps habituel de cicatrisation. C'est assez extraordinaire !" Si la cicatrisation ralentit, rien n'empêche de refaire la procédure quelques semaines après.
Un atout maître chez ces patients en général porteurs de pathologies lourdes et au moral sérieusement atteint : lorsqu'on leur explique que tout va être accéléré, ça leur redonne le moral. Une fois le premier pansement enlevé, en général "tout le monde est ébahi en observant la plaie. Ce qui est extrêmement encourageant pour le patient". De plus, ce chirurgien "a l'impression d'obtenir des cicatrices plus nettes, moins déformées" avec cette technique étonnante, également pratiquée dans d'autres centres hospitalo-universitaires (Rennes, Caen, Nantes, etc.).
Enfin dernier avantage et non des moindres : la diminution considérable du risque infectieux, "grâce aux globules blancs activés en grande concentration et à la vitesse de cicatrisation". Ainsi, des plaies déjà infectées ou à haut risque, habituellement quasi-impossible à "contrôler et à refermer", peuvent désormais être cicatrisées.
Dans quelles circonstances, cette technique est-elle utilisée aujourd'hui ?
Cette technique est utilisable pour toute plaie étendue dans un contexte défavorisant la cicatrisation : opération vasculaire nécessitant d'ouvrir largement la cuisse (triangle de Scarpa), mise à nu du sternum en chirurgie cardiaque lourde, escarres au niveau du sacrum chez des patients alités, par exemple en réanimation suite à un infarctus massif, ou encore patients diabétiques mal équilibrés avec un mal perforant plantaire, complication usuellement très difficile à soigner mais que, désormais, on arrive à guérir
Cette technique est également utilisable dans d'autres services, par exemple pour traiter les plaies cutanées liées à une radiothérapie intense, ou encore en cas de complication d'artérite des membres inférieurs, voire d'accident avec perte importante de peau.
Il s'agit donc d'une innovation majeure qui pourrait entraîner des économies pour le système de santé (accélération des guérisons donc diminution des durées d'hospitalisation et des récidives) et permettra de rendre un très grand service à de nombreux patients.
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